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Des poèmes que j'ai beaucoup aimés
1.Très touchant...
Mon rêve familier
- Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
- D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
- Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
- Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
- Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
- Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
- Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
- Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
- Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
- Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
- Comme ceux des aimés que la Vie exila.
- Son regard est pareil au regard des statues,
- Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
- L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verleine
2.Il m'a fait mourir de rire
Le Hareng Saur
Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.
Alors il monte à l’échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.
Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.
Il redescend de l’échelle - haute, haute, haute,
L’emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s’en va ailleurs, - loin, loin, loin.
Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.
J’ai composé cette histoire, - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits.
Charles Cros3.Il fait rêver...très long donc abrégé par mes soins
Ballade à la lune
C'était, dans la nuit brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.Lune, quel esprit sombre
Promène au bout d'un fil,
Dans l'ombre,
Ta face et ton profil ?[...]
N'es-tu rien qu'une boule,
Qu'un grand faucheux bien gras
Qui roule
Sans pattes et sans bras ?Es-tu, je t'en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Qui sonne
L'heure aux damnés d'enfer ?Sur ton front qui voyage.
Ce soir ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité ?[...]
Va, lune moribonde,
Le beau corps de Phébé
La blonde
Dans la mer est tombé.Tu n'en es que la face
Et déjà, tout ridé,
S'efface
Ton front dépossédé.[...]
Oh ! le soir, dans la brise,
Phoebé, soeur d'Apollo,
Surprise
A l'ombre, un pied dans l'eau !Phoebé qui, la nuit close,
Aux lèvres d'un berger
Se pose,
Comme un oiseau léger.Lune, en notre mémoire,
De tes belles amours
L'histoire
T'embellira toujours.Et toujours rajeunie,
Tu seras du passant
Bénie,
Pleine lune ou croissant.[...]
Comme un ours à la chaîne,
Toujours sous tes yeux bleus
Se traîne
L'océan montueux.Et qu'il vente ou qu'il neige
Moi-même, chaque soir,
Que fais-je,
Venant ici m'asseoir ?Je viens voir à la brune,
Sur le clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.[...]
Et c'est, dans la nuit brune,
Sur son clocher jauni,
La lune
Comme un point sur un i.Alfred de Musset
J'éspère que c'est poèmes vous ammuseront,et vous feront rêver,rire ou réfléchir...
Tags : haut, sec, lune, point, toujours
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Commentaires
quelle coincidence j'ai aussi adoré le poeme de verlaine (mon reve familier ) nous l'avons également étudié en classe cette année . quel plqisir d'avoir trouvé une fille qui les memes préférences que moi!!!! -ta fan numéro 1 wassila